Les larmes des dryades

Ce projet est une exploration de mon territoire de vie‭, ‬en proximité d’un des plus grands massifs forestiers des Hauts-de-France‭. ‬C’est comme un retour aux sources‭, ‬après avoir‭ ‬réalisé‭, ‬durant quelques années‭, ‬des projets de résidences au Mexique et en Catalogne espagnole.

Mes déplacements physiques m’ont amené à traverser de nombreuses‭ ‬fois l’Atlantique et côtoyer les aéroports‭, ‬au cœur des pratiques de l’économie absconse et de ce balai incessant des hommes et des marchandises‭.‬

Cette proposition, ‬comme à mon habitude‭, articule une lecture des espaces où se croisent‭  ‬l’hyper local et le mondial‭. ‬Elle se déploie ici spécifiquement autour de‭ ‬l’aberration des pratiques libérales mondialisées‭. ‬Je les regarde sous‭ ‬l’angle plus spécifique de l’extraction‭ ‬du bois, par le biais de coupes dites “à blanc”‭, ‬dans les forêts européennes‭. ‬Celui-ci‭ ‬est exporté‭ ‬en Asie‭, ‬où le coût ‬de la main d’œuvre est moins cher, ‬pour produire des éléments‭ d’aménagement intérieur‭. Ce faisant‭, ‬il traverse‭ ‬à nouveau le monde pour être vendu à bas coût dans nos grandes surfaces‭.‬

Cette série photographique est en écho direct au plaidoyer d’Edgar Morin contre l’Homo économicus que nous sommes devenu ‭:

‬Pourquoi nos politiques sont-elles aujourd’hui réduites à la croissance économique‭, ‬au PIB‭, ‬au pouvoir d’achat‭ ? La mondialisation n’a-t-elle pas inhibé l’épanouissement‭, ‬au détriment d’un individualisme cloisonnant les hommes dans un monde devenu pourtant comme un grand village‭ ?‬

Benoît Ménéboo