L’heure des eaux

Cet ensemble de photographies est réalisé en Belgique autour du site des lacs de l’Eau d’Heure qui tire son nom de la rivière Eau d’Heure, qui traverse cette zone. Ce terme est dérivé du Wallon et pourrait être traduit par eau de la hauteur ou eau de la colline, faisant référence à la topographie de la région. Ce complexe hydraulique est composé de plusieurs lacs artificiels créés par un barrage. Il est depuis sa conception dans les années 1970, l’un des plus grands de Belgique et sert à plusieurs fins, réguler la rivière franco-belge La Sambre, générer de la production d’hydroélectricité, mais aussi à la promenade, au tourisme et aux activités de loisirs. Ce site pose aujourd’hui de nombreuses questions, tant dans sa dimension économique qu’écologique.

Ce nouveau récit visuel, loin de la représentation habituelle de l’industrie des vacances, se déploie principalement autour des usager.es du site en mettant en exergue les travailleur.euses souvent saisonnier.es. Je souligne le rôle central et souvent invisible de leur présence dans la médiation entre l’imaginaire des vacances et sa concrétisation. Loin d’être de simples exécutant.es, ils participent activement à la construction de l’expérience touristique, en traduisant les attentes souvent idéalisées des visiteurs dans un contexte complexe. Ils sont les intermédiaires culturels, logistiques et émotionnels entre deux mondes.